C'est un film qui m'a plongé dans des abîmes de perplexité. Parce que oui, les effets spéciaux sont faits à la truelle, à la pâte à modeler (pour la scène de sortie extra-véhiculaire) et au matte painting pour les décors lunaires. Certes, la fusée crache des feux d'artifice, les casques spatiaux ressemblent à des lampes design (fig 1) et l'intérieur de l'astronef ressemble à une compilation des rebuts de diodes et d'alternateurs dont Ed Wood n'a pas voulu pour "Plan 9 from outer space". Oui mais :
- Il n'y a pas de son dans l'espace.
- Il n'y a pas de gravité dans l'espace, et c'est plutôt bien rendu compte-tenu du manque de moyens (un gars visiblement tenu à l'horizontale dans un corset tente de garder l'air détendu, suspendu au-dessus des têtes de ses camarades assis)
- Les astronautes sont bien écrasés comme il faut dans leurs couchettes au décollage et au freinage, on a dû leur tirer sur la gueule avec des scotch
- Ils ont les mêmes problèmes que Neil Armstrong pour trouver un site d'alunissage correct
- Les bricolages qu'ils font pour gagner du poids avant de redécoller rappellent irrésistiblement ceux de leurs infortunés collègues d'Apollo XIII
Et tout ça date de 1950. Sept ans avant Spoutnik, dix-neuf ans avant Apollo XI.
Et puis surtout, même si on n'a jamais vu le film, on est quand même en terrain connu. Par exemple :
- La fusée ressemble à ça : (fig 2)
- C'est une fusée atomique
- Notez les pieds de la fusée (fig 3)
- Les barreaux télescopiques de l'échelle qui sortent du fuselage
- La scène d'EVA où évidemment, un des astronautes se retrouve à flotter tout seul dans
- l'espace et où ses camarades vont le chercher
- Les bottes aimantées pour tenir par terre (fig 4)
Bref, il n'y a ni Wolff ni les Dupondt, mais franchement, ça rappelle des trucs.
Bref, c'est l'ancêtre de la hard science, et même si ça a un peu vieilli, rien que pour l'histoire du cinéma, ça vaut le détour.
Fig. 1 : on a payé du technicolor, faut que ça se voye.
Fig. 2 : moteurs atomiques à donf !
Fig. 3 : La surface lunaire, craquelée par le dessèchement de... euh...
Fig. 4 : La magie des décors tournants
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Free Jordan Capri Week, day 5
Le fait de mesurer 1,54m est sans nul doute
un handicap au basket. Alors franchement, honte
sur le juge qui a fait incarcérer une athlète
handisport. Faut vraiment être une merde molle
pour faire un truc pareil, ça me dégoûte.