
Le sang des Français est encore bien fécond
Oui, le voici qui vole de baobab en minaret, le conquérant de Konna, arborant déjà sur son noble front les lauriers de César ! Et subjugués, les naturels se courbent spontanément devant la puissance de nos armes, saluant avec la naïve superstition commune aux Africains les Trois Couleurs de la République tandis que défile sur la piste du village la cohorte de nos P4 et de nos VABs soulevant la poussière du Sahel.

Avant l'assaut, le soldat Français, galant, songe à sa dame
Mais gardons-nous d'un triomphalisme de mauvais aloi, jadis si souvent fatal à nos bataillons ! Je vous en conjure, messieurs les généraux, de patriote à patriote, ne hâtez point trop vos conquêtes. Sachez vous garder des emportement auxquels les succès vous conduiraient, réfrénez la virile inclination à l'offensive qui fit l'honneur de nos aigles, sachez, en un mot, modérer la fougue de nos valeureux pioupious. Car les forces qui nous sont opposées sont terribles ! Songez que les Shebabs du Mali sont innombrables, couvrant de leur noire multitude toute l'étendue du désert. Ils sont, en outre, fanatiques au dernier degré, et tous autant qu'ils sont, prêts à monter à l'assaut par régiments entiers pour prendre la vie d'un seul Français. Ne disposent-ils pas de la quatrième armée du monde ? N'ont-ils pas à de nombreuses reprises laissé des indices d'armes de destruction massive en leur possession ?

Logistique et préparation font la forces d'une armée moderne
Cependant, nous triompherons, c'est certain, et ce pour une unique raison : nous agissons pour le bien de tous, nous avons sur nos ennemis l'ascendant moral. Nous triompherons, je le dis, car nous œuvrons pour établir dans ces contrées barbares la flamme inextinguible de la civilisation, pour sortir ces pauvres brutes de l'état animal qui est le leur et les mener vers les lumières du génie français. Et déjà, des foules en liesse acclament nos soldats partout où ils passent. Comprenant d'instinct, au travers les voiles d'ignorance qui emprisonnent leurs âmes lourdes, l'immensité des bienfaits que nous nous proposons de leur dispenser, ces primitifs sortent de leurs huttes, frottent leurs yeux encroûtés de poussière et contemplent avec allégresse la marche de l'histoire.

"Connaître l'ennemi, c'est savoir qui il est" (Foch)
Donc, si l'Armée a pris la route du Mali, ce n'est pas, comme l'ont prétendu certains esprits forts, certains défaitistes anti-français*, pour vendre des Rafale ou pour nous emparer des ressources uranifères du sous-sol malien, mais pour des raisons strictement humanitaires.
Et dire qu'on se foutait de la gueule des amerloques en 2003.
* et probablement d'obédience israélite