Bon, alors on prend sa respiration, et on plonge :

Nous avons donc ci-devant monsieur Jerôme Vigliano, ancien animateur radio sur MFM, qui se retrouve licencié sans indemnité pour des raisons qu'il n'explique pas. Du coup, l'homme ne paye plus son loyer ni ses factures, ce qui fait que la société fasciste EDF lui a coupé l'électricité (fachos !) et qu'il se retrouve menacé d'expulsion (ordures !) Oui, parce que le droit au logement est un droit opposable, ceci-celà.
Au fait, c'est où la rue de Chantilly ? C'est à Paris. Dans le IXe arrondissement. Oui, c'est ça, un des coins les plus chers de France. Et ce monsieur y occupe un 4-pièces à lui tout seul. Parce que oui, occuper un 4-pièces dans un des quartiers les plus chers de Paris est un droit inaliénable de la personne humaine.
Monsieur Vigliano, qui n'est pas fou (mais sous haute dose de médocs quand même), déploie une grande activité sur Facebook. La charte graphique du rézosocio ne permet hélas pas le diagnostic du polychromawebisme, mais le mal de Noeux est évident si l'on considère qu'il y poste une vingtaine d'interventions par jour, lesquelles sont, pour la plupart, totalement incompréhensibles au non-initié - il faut faire l'effort de rentrer dans son délire pour évaluer toute l'étendue du mal. Cependant, Facebook n'est pas l'unique exutoire à sa monomanie. En effet, ayant la bonne fortune d'habiter au rez-de-chaussée, notre héros a redécoré sa façade d'affiches diverses et variées, tout aussi incompréhensibles que ses excrétions wébiques. Ne craignant que mon courage, j'y suis allé avec mon petit matériel :

La petite affichette en haut à gauche donne le noeud de l'affaire :
2004 salaire 1500 loyer 850
2010 salaire 1500 loyer 1004

Pour des raisons assez obscures, il semble considérer
que la Grande-Bretagne le traiterait mieux que la France
(alors qu'en GB, il serait à la rue depuis longtemps)

"J'irai vivre seulement là où j'ai envie de vivre"
Et si tu allais vivre là où tu as les moyens de vivre ?
Je suis peut-être un salaud de riche, mais je me demande ce qu'en pense le propriétaire, qui s'assoit sur son loyer depuis deux ans. Je me demande aussi s'il ne trouverait pas du travail un plus vite s'il déployait un peu plus d'énergie à en chercher, et un peu moins à poster vingt messages facebook par jour et à entretenir son mur des lamentations. En tout cas, l'avantage de poster ses cochoncetés sur la voie publique, c'est qu'on a le loisir de se plaindre de vandalisme quand des sauvageons vous saccagent l'installation (on lui a piqué son drapeau).
Alors évidemment, il est persécuté par la justice, par des gens qui lui cassent la gueule avec des barres de fer, par des anciens collègues qui le poursuivent de leur vindicte depuis dix ans, par François Hollande, par EDF, par les banques, par les juifs nazis de l'espace...
A visiter sur Paris, avant que ça ferme.