Sur Twitter, je suis le compte du Parti Socialiste, et ça me rappelle ma jeunesse aux scouts. On parle de laïcité, de république, d'égalité, de fraternité. C'est à qui composera la plus longue phrase comportant tous ces épithètes dénués de sens. Ainsi, hier, il y eut un florilège à l'occasion de quelque grand-messe. Quand Alain Fontanel explique doctement que "Le PS n’est pas un épiphénomène de notre histoire, il est une force structurante de l’histoire de notre pays", on se demande ce que ça peut bien signifier et, plus profondément, ce qu'il peut en ressortir pour le quotidien des Français. Quand Christophe Borgel nous dit, avec des envolées jauressiennes, que "Ces élect° seront celles de la simplificat° et clarification des compétences entre les diff niveaux de coll territ", il y a sans doute un sous-texte derrière cette phrase. Il y a sans doute quelqu'un à qui elle s'adresse, une ligne politique qu'elle soutient et une autre qu'elle combat. Mais moi, j'ignore tout de ce que cette platitude peut bien avoir comme signification dans un pays qui compte cinq millions de chômeurs. Quand Elsa di Meo raconte que "Il y a des jeunesses qui ne font plus République, cohésion sociale et républicaine", elle découvre qu'il y a des Arabes en France, ce qui est sociologiquement vrai, mais bon, on était au courant. Quand Laura Slimani professe "La punition sera ce que les fascistes détestent le plus: la République, la liberté, l'égalité, la fraternité", elle semble omettre le fait que le fascisme a disparu en Europe depuis soixante-dix ans. Quand Isabelle Thomas fait sa dissertation "L'égalité est au cœur du triptyque républicain car sans égalité il ne peut y avoir de liberté et de fraternité", on se dit certes, oui, bien. Mais est-ce que ça crée des places de parking ? Manolo Valls nous fait un festival : "Une politique de citoyenneté lutte avec acharnement contre toutes les inégalités en les prenant à la racine". Yup, à la racine.
Mais il faut se méfier quand même de ces effets de rhétorique facile. N'est-ce pas, Laurent Dutheil ?

Non parce que les anaphores ternaires, ça nous rappelle quoi ? Hein ? Eh oui, les heures les plus sombres de notre histoire :

Bref, le socialisme, ce n'est plus une école de pensée, c'est une religion. J'aurais même tendance à prêter à l'Eglise Catholique des vertus supérieures au socialisme, en ce qu'au moins, elle apporte quelque réconfort à ceux qui souffrent.

En tout cas, félicitation pour cette brillante victoire à la législative du Doubs, on est content pour vous, ça doit faire chaud au cœur de passer devant l'UMP, hein ?