Eh bien cher Clad, au risque de te déplaire, je pense que tu dis n'importe quoi. L'impôt le plus équitable n'est pas l'impôt proportionnel (ou flat-tax). C'est l'impôt dégressif. Il faut que les impôts soient de MOINS EN MOINS LOURDS en fonction des revenus pour être efficaces. La raison est simple : dans tous les autres cas de figure, les gens n'ont aucun intérêt à s'enrichir, et restent pauvre par fainéantise ! Si on prend 70% de ses revenus à un smicard, il aura une bonne raison de faire des heures sup : c'est ça ou il crève de faim. Idéalement, on pourrait pousser le système jusqu'à instaurer l'équivalent du crédit d'impôt, à savoir un taux d'imposition supérieur à 100% pour les moins productifs. L'effet dissuasif serait massif sur la masse des RMIstes et autres assistés sociaux qui se complaisent actuellement dans la charité publique, et qui du coup, retrouveraient rapidement la dignité que confère le travail. De fait, m'objectera-t-on, certaines personnes n'ont pas les compétences, pas le goût ou pas les capacités personnelles pour faire un jour partie des riches, ou tout du moins, s'extraire de la zone où on ne gagne pas assez pour bénéficier des mesures fiscales que je préconise. Sans l'aide de l'état, il est à craindre que ces gens soient réduits à la misère. C'est exact. Cependant, regardons les choses en face, de la misère, il y en a toujours eu, et hélas, il y en aura toujours. Le seul moyen de l'éradiquer, ou tout du moins d'en endiguer la marée, c'est de s'arranger pour que la nature, tout doucement, sans faire de bruit, fasse son oeuvre salvatrice en abrégeant, dans une certaine mesure, les souffrances de ces malheureux.
A l'inverse, un homme riche doit être le moins imposé possible, voire, pas du tout. En effet, celui qui est riche a toujours le choix entre travailler (et participer à la richesse nationale) ou ne rien faire et vivre oisivement de son capital. Plus on l'impose, plus il est tenté de cesser de travailler, et c'est une tragédie ! Plus on possède, plus le fait de travailler doit être susceptible de rapporter, afin d'induire le comportement laborieux, c'est l'évidence même.
Notez que l'impôt dégressif a deux avantages immédiats. Le premier, c'est l'avantage budgétaire : les pauvres sont en effet considérablement plus nombreux que les riches. Si on augmente les impôts des pauvres, on fait entrer beaucoup plus d'argent dans les caisses qu'en augmentant les impôts des riches du même taux, tous les ministres des finances savent ça. Les second avantage, et j'espère que vous m'en saurez tous gré, c'est au niveau environnemental. Car nous sommes tous maintenant conscients que les ressources de notre planète sont limitées, et que l'industrie et l'agriculture de masse détruisent chaque jour un peu plus cette pauvre Terre. Il n'y a qu'une seule raison à cette triste situation : les masses de miséreux du tiers-monde et des pays développés souhaitent à tout prix accéder aux mêmes avantages matériels que les nantis, d'où une course au productivisme qui ne peut conduire qu'à l'abîme. La taxe dégressive est un bon moyen de réduire progressivement cette pression, par attrition démographique des classes modestes. Nous atteindrons ainsi sans douleur le modèle de décroissance économique que de plus en plus d'experts appellent de leur voeu, sans pour autant compromettre le niveau de vie des classes les plus productives.
Bien sûr, comme tous les concepts novateurs, je ne doute pas que celui-ci suscitera de prime abord l'incrédulité, voire une opposition viscérale de la part de l'intelligentsia soixante-huitarde archéo-trotskyste. Néanmoins, j'ai bon espoir que ces mesures de bon sens finiront par s'imposer d'elles mêmes à mesure qu'elles se répandront dans l'opinion, portées qu'elles seront sans doute par les partisans du progrès.
Merci de votre attention.
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