
Ce qui me chagrine dans l'affaire Eolas, c'est de constater que non seulement on "encadre" la liberté d'expression - elle n'existe que de façon très formelle dans notre pays - mais que de surcroît, cet "encadrement" touche maintenant des populations normalement protégées par leur statut. C'est devenu hélas banal qu'un vulgum pecus soit condamné pour atteinte à je ne sais quoi. Il y a tant de lois liberticides qu'il n'y a qu'à choisir, et le gêneur est muselé. Mais maintenant, donc, l'appareil répressif s'attaque à des personnes dont la parole est la profession. Journalistes, artistes, politiques, maintenant avocats, ces catégories ne sont plus à l'abri des foudres d'un tout-à-l'Etat bouffi de règlementations. A telle enseigne que cette profusion législative finit même par se retourner contre ceux qui, objectivement ou non, soutiennent le pouvoir.