
L'étrange obstination de nos aïeux à défendre les boues cratérisées de Verdun nous paraît à nous, hommes du XXIe siècle, tout à fait incongrue. Quelle étrange mouche piqua donc ces ancêtres moustachus à sacrifier leurs jeunes vies, casque sur la tête et bandes molletières au vent, pour quelques arpents de Meuse ? Ne pouvait-on pas les céder aux Teutons contre un repli tactique sur de meilleures positions ? Oui, ça paraît parfaitement absurde de sacrifier 300 000 hommes à la reprise de Douaumont. Pourtant, ils l'ont fait. On les a eus. Ils ne sont pas passés. Mais comment ont-ils tenu ? La gnôle de l'époque avait-elle des vertus hallucinogènes ? Avaient-ils tant que ça la haine des boches ? Etaient-ils fanatisés par quelque protoführer hexagonal ?
En fait, la raison pour laquelle les soldats Français ont tenu bon dans des conditions aussi compromise, c'est qu'ils étaient patriotes. Ils se sacrifiaient pour que leurs frères aient un avenir, et pour que la nation puisse continuer, fut-ce sans eux.
Oui, c'est difficile à comprendre à nous, qui n'avons plus de pays, et à qui on interdit d'être un peuple.